Nous sentons poindre dans l’air des émanations de changement ! Et parmi elles, votre désir de créer une micro-ferme en permaculture. Que ce soit par passion de longue date, par lassitude du salariat, par principe… quel que soit l’origine de votre projet agricole, nous vous aidons à bien le ficeler avec cet article qui rassemble quelques conseils et contextualisations.
Créer sa microferme est un projet qui fait de l’œil à de plus en plus de gens, qu’ils aient grandit à la campagne ou pas. Si ce concept vous plait mais que vous n’avez aucune base, cet article est pour vous. C’est vrai, on entend de plus en plus, dans les médias, que le métier d’agriculteur est en danger et difficile. Mais la permaculture fait sens aujourd’hui, plus que jamais et la profession de fermier se réinvente. Pour vous lancer, il suffit de quelques étapes à suivre.
Commencer petit, qu’est-ce qu’une micro-ferme ?
La définition générale d’une microferme est celle-ci : une ferme étendue sur une surface de maximum 1ha, cultivant selon les règles du bio, avec une démarche agroécologique, créant une production conséquente pour l’autosuffisance et la vente en circuit court. Créer une micro-ferme, on doit dire que c’est plutôt un bon plan. Car il vaut mieux ne pas produire en abondance pour ne pas déséquilibrer la nature. Une « petite » ferme vous permettra un plus grand contrôle des investissements, besoins financiers et charges courantes. Bref, une plus grande autonomie. Vous l’avez compris, « Tout ce qui est petit est mignon », cette expression – un peu exaspérante selon les contextes, il faut bien l’avouer- colle plutôt bien à notre sujet du jour.
Bien vous connaitre avant de lancer dans la permaculture
Avant de vous lancer, soyez bien sûr de votre projet de vie. Voulez-vous vivre en autarcie via votre activité de permaculture ou voulez-vous devenir fermier ? Cette deuxième option demande une bonne condition physique mais aussi la juste motivation. Être agriculteur, même s’il agit de permaculture et d’un petit espace à cultiver, n’est pas toujours facile. Mais ne vous découragez pas, au contraire, mettez sur papier votre projet, définissez-le. Pour vous aider, lisez des témoignages, il existe plein de livres sur le sujet. Par exemple, ici, un livre de Linda Bedouet, Permaculture & agroécologie : créer sa micro-ferme – Le guide-témoignage pour lancer sa micro-ferme productive, rentable, et bénéfique à l’environnement et aux hommes, et ce n’est pas le seul livre de référence. Ce livre en tout cas répond à ces questions : Qu’est-ce qu’une micro-ferme ? Où se former ? Comment choisir son statut, se financer et trouver ses terres ? Quelles méthodes culturales privilégier ? Comment acheter ou produire ses plants ? Pourquoi se diversifier ? Comment communiquer et se développer ?
Formations pour la création de votre micro-ferme en permaculture
C’est la pratique qui donnera la meilleure idée du métier ! Vous pouvez faire du Wwofing, travailler dans des jardins collectifs ou partagés, des associations, faire des stages ou pratiquer chez vos voisins, dans le jardin d’un ami. Pour vous aider, un autre livre ressource est celui de Jonas Gampe, La permaculture dans votre jardin, paru en juin 2020 aux éditions Guy Trédaniel. Dans cet ouvrage, l’auteur décrit un plan précis de transformation de vos espaces verts en suivant les principes de la permaculture. Après avoir passé en revue la littérature sur le sujet et vous être renseigné auprès de personnes ressources, vous pouvez aussi vous formez au métier de manière plus spécifique. Selon divers avis, une formation agricole n’est pas absolument nécessaire mais certains recommandent le brevet professionnel avec une spécialisation en maraîchage bio. Un an de formation et 10 semaines de stage vous donneront accès à de bonnes bases tout en pratiquant concrètement les réelles conditions de travail.
Aspects juridique, social et fiscal pour la création de votre micro-ferme
Il vous faut trouver un terrain et vous financer. Dans une logique de collectivité et d’économie solidaire, beaucoup de paysans qui ont fait cette transition vers la permaculture, sont passé par le financement participatif. Il existe aussi des aides à la création d’entreprises, des aides des régions et de l’Europe, des aides d’Etat, etc. En tout cas, de nombreux témoignages conseillent de commencer petit et simple avec un petit capital de départ, une petite activité, une clientèle restreinte et pas de crédit. Une fois cette base développée, étendez-vous si vous le souhaitez. Pour définir votre statut, renseignez-vous auprès des Chambres d’agriculture sur le parcours PPP (plan de professionnalisation personnalisé) ou auprès de votre région. Une multitude de statuts est possible.
Un peu de contexte… l’économie bleue
En 2011, l’entrepreneur belge Gunter Pauli a rassemblé 183 innovations prônant l’« économie bleue » : non polluantes et créatrices de cohésion sociale. Selon le directeur du ZERI (Zero Emissions Research and Initiatives) la nature est la solution à nos problèmes ! L’économie bleue se nourrit de la nature (à l’inverse de l’économie rouge ou, même, verte qui demandent de lourds investissements) et se base sur les notions de résilience et de régénération. La permaculture s’inscrit dans cette démarche. En physique, la résilience signifie la capacité d’un système à retrouver un état d’équilibre après une perturbation. Si un système résilient est violemment bousculé, il ne va pas casser mais retrouvera un état stable par lui-même. L’économie bleue c’est donc l’économie verte 2.0, elle promeut une économie imitant les écosystèmes naturels pour résoudre les crises économique, sociale et écologique. L’économie bleue n’est donc pas juste « verte ».
Créer une micro-ferme entre dans une boucle vertueuse. C’est un projet qui vous sera bénéfique mais il le sera aussi pour tous !