Rencontre avec Fanny Havas, notre coach crowdfunding dans la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur, depuis 1 an.
Rencontre avec Fanny, qui accompagne les projets marseillais
Hello Fanny ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai rejoint l’équipe de KissKissBankBank en 2016, pour accompagner les porteurs et les porteuses de projet de la région PACA. Originaire de la Seine-Saint-Denis, je vis à Marseille depuis maintenant 6 ans ! Dans le cadre de mes études, j’ai effectué un stage dans une start-up des Énergies Renouvelables à Marseille et… c’est là où je suis tombée en amour pour la ville !
Diplômée d’un master “Entreprendre et Innover pour un monde durable”, je me suis prise de passion pour l’économie circulaire, les modèles économiques hybrides(et les cercles vertueux qu’ils génèrent), l’entrepreneuriat social et culturel que je considère comme des leviers de changement des sociétés…
J’ai ensuite fait une thèse sur les clés de succès de l’entreprenariat social en Europe, pendant un voyage avec MakeSense à la rencontre de 80 entrepreneurs et entrepreneuses sociales sur tout le continent.
Après avoir visité plus de 25 capitales d’Europe, c’est vraiment à Marseille que je voulais poser mes valises ! Et je ne suis pas la seule ! J’entends de plus en plus de personnes, qui ont crapahuté un peu partout, et finissent par s’installer à Marseille : ils ont envie de transformer la ville, d’améliorer les choses… Il y a vraiment plein de talents ici !
Toi aussi, tu as d’ailleurs été une entrepreneuse solidaire…
Oui ! En 2014, j’ai créé une association à Marseille : le Café Suspendu. L’objectif était de permettre à tous et toutes de s’offrir des cafés et ainsi, de développer le tissu social. Je me suis donc confrontée aux hauts et aux bas de l’entreprenariat. Dans le cadre de ce projet, j’ai d’ailleurs raté une campagne de crowdfunding. Je pensais que je pourrais me débrouiller seule en la réalisant en dehors des plateformes mais… je n’avais aucune compétence. Les entrepreneur·euse·s, je les comprends ! Je n’ai pas réussi à pérenniser l’association et nous avons arrêté en 2016.
Concrètement, qu’est-ce que tu fais aujourd’hui dans la région PACA ?
Je forme des citoyens des villes de Marseille, Nice et Montpellier à financer et donc développer leurs idées artistiques, sociales et entrepreneuriales par le biais du crowdfunding. Le financement participatif est un excellent levier pour démarrer une aventure collective.
Le marseille de demain, c’est quoi pour toi ?
Le Marseille de demain est en train de se construire. Je crois fermement que les problèmes de la ville pourront être dépassés grâce à l’entreprenariat social et culturel. Le Marseille demain ce sont des milliers d’initiatives qui dépendront notamment de l’appropriation des outilsdisponibles, comme le financement participatif. Depuis 6 ans, la ville a beaucoup bougé : des projets se lancent de partout et mes amis parisiens osent enfin y mettre les pieds… 😉 😉 !
Justement : quel est l’enjeu pour les citoyens de la région d’appréhender cet outil ?
Dans une ville où l’accès aux aides publiques, aux voies classiques de financement ne sont pas à la portée de tous, le crowdfunding est une vraie solution. Marseille devient résiliente : on attend pas, on fait nous-même. À Marseille, l’entreprenariat est essentiel. Ce n’est pas une envie, c’est un besoin. Ailleurs, il y a toujours des possibilités de partenariat, de s’associer avec des grosses entreprises… J’ai été entrepreneuse dans la région et je sais que le chemin peut être ardu. Le crowdfunding est accessible à tous : et c’est ce qui est super. Cependant, il faut pouvoir s’emparer de cet outil bénéfique, apprendre à rassembler sa communauté et développer une vie autour de son projet après la campagne. C’est pour cela que je suis là : accompagner toutes ces initiatives florissantes ;-).
De quelles initiatives en PACA tu te sens proche, avec quels acteurs construis-tu des synergies ?
Il y en a beaucoup mais… pour en citer quelques-uns :
- AMI (Association musique innovatrice), qui organise le festival MIMI, qui nous héberge à la Friche de la Belle de Mai
- Terre de Mars, projet d’agriculture à Marseille
- Champignons de Marseille, projet d’économie sociale et circulaire
- Le Wagon à Marseille et à Nice, qui propose des formations de Développeur Web
- Illusion & macadam à Montpellier, coopérative qui accompagne la structuration et le développement de la filière artistique et culturelle
- La Villa Arson à Nice, institution nationale dédiée à l’art contemporain, centre d’art, une école supérieure, résidence d’artistes et une bibliothèque spécialisée.
- Nice Matin, qui a déjà réalisé 3 collectes et organise les Trophées des Solutions pour que les initiatives du territoire soient récompensées.
Combien de projets made in PACA as-tu pu suivre cette année ?
J’ai suivi (ou suis encore en train d’accompagner) près de 430 projets et nous avons environ 120 partenaires dans la région.
Si tu étais une collecte (PACA ;-)), laquelle serais-tu/si tu avais voulu avoir une idée ?
À dire vrai, je pense à faire une collecte moi-même sur KissKissBankBank… pour relancer le Café Suspendu à Marseille.
Un projet que tu as suivi et t’a particulièrement marqué au cours de cette 1er année ?
Le pharaon – jeu de cartes. C’est une graphiste, Mathilde, qui a créé ce projet en autoédition et qui est finalement devenue une copine ! Elle m’a vraiment impressionnée dans sa démarche : elle avait un vrai contrôle sur toute la méthode et était tellement minutieuse ! Elle s’était déjà construite un vrai réseau avant de débuter sa collecte : cela fait 2-3 ans qu’elle emmène son jeu partout, qu’elle fait jouer tout le monde et distribue des petites cartes d’ambassadeurs. La campagne s’est passée comme sur des roulettes. J’ai adoré accompagner ce projet : j’ai vraiment vécu la collecte avec elle.
Une guideline qui t’accompagne chaque jour ?
“Il n’y a pas de solution, il y a des forces, il faut les activer et les solutions suivent”, d’Antoine St Exupéry.