Bordeaux est la première métropole française à lancer une mission de mécénat. Depuis 2017, elle rassemble les particuliers, entreprises et fondations autour de projets de grandes ampleurs. L’ambition de la métropole ? Les fédérer et ainsi, leur proposer de devenir acteur de la collectivité. Dès 2018, la métropole a lancé un partenariat avec KissKissBankBank pour ouvrir un peu plus les participations citoyennes aux collectes de mécénat.
Active depuis 2017, mécénat Bordeaux Métropole est la première mission de mécénat créée au sein d’une métropole. Dans ce sens, Bordeaux est un véritable vecteur d’innovation. Depuis, deux métropoles ont développé leur mission de mécénat en France : Rouen et Lyon. Bordeaux est cependant la seule métropole à développer le mécénat pour les compétences qui sont uniquement de son ressort. Par exemple, la mobilité. Dans ce cadre, le mécénat Bordeaux Métropole a ainsi permis la réparation d’un pont de pierre. Par ailleurs, elle accompagne les communes qui ont mutualisé le mécénat et les aider dans leurs opérations de mécénat.
Mécénat et crowdfunding : une association vertueuse
Bordeaux est convaincue que la participation des citoyens à la vie des projets publics grâce aux dons concourt au développement des territoires. En 2018, la métropole s’est donc associée à KissKissBankBank pour permettre aux citoyens et aux très petites entreprises de devenir plus facilement des micro-mécènes au travers de campagnes de crowdfunding. La métropole a donc soutenu deux collectes de fonds l’année dernière : Sauvons les Atlas de Mercator et Hondius et Offrez une seconde vie à Kata Kata.
La vision de la Métropole de Bordeaux ? “Nous considérons le mécénat pas uniquement comme un outil financier mais surtout comme un levier de démocratie participative. Le citoyen peut devenir acteur de la collectivité grâce à son don”, explique Laura Exposito del Rio, responsable du mécénat.
Des synergies plus importantes qu’une simple levée de fonds
Plus qu’une simple levée de fonds, les synergies entre mécénat et financement participatif sont nombreuses. “Tout d’abord, c’est un levier de participation citoyenne à la vie de la cité”, débute Laura Exposito del Rio. Le crowdfunding est également un bon moyen d’augmenter la notoriété des acteurs qui lancent une collecte. “Par exemple, pour la bibliothèque de Bordeaux, qui a réalisé une campagne fin 2019, c’était l’occasion de faire connaître au public son action patrimoniale, ses missions de conservation d’ouvrages anciens, de restauration. Il y a un véritable enjeux de faire connaître sa mission. Dans les contreparties, nous avons d’ailleurs privilégié les lecteurs habitués de la bibliothèque, pour les valoriser. Par exemple, nous retrouvions la possibilité de visiter la chambre forte de la bibliothèque. Pour les établissements culturels, c’est donc l’occasion de fédérer leur public mais aussi de l’élargir”, ajoute la responsable du mécénat. Pour la métropole ces campagnes de crowdfunding sont aussi l’opportunité de faire connaître ses actions. “Globalement, les citoyens maîtrisent bien ce que fait la mairie pour la ville mais la métropole, c’est plus complexe. Associer mécénat et financement participatif est l’occasion de rendre plus concrètes nos compétences et de donner de la visibilité à nos actions. Et ainsi, de faire de la pédagogie et de créer plus de proximité avec les citoyens”, explique-t-elle.
Vers une métropole toujours plus participative
“Toujours pour rentrer dans une démarche de démocratie plus participative, nous envisageons de proposer d’ouvrir la gouvernance du projet mécénat à des citoyens qui ont participé à une collecte, aux entreprises locales…”, souligne la responsable du mécénat. Jusqu’ici, seulement des élus participaient au comité de pilotage. Dans la même dynamique, la métropole de Bordeaux songe aussi à faire voter les citoyens en amont, afin de sélectionner les projets qui seront lancés en crowdfunding. “Cela permettra de lancer des collectes pour des projets qui ont déjà un fort capital sympathie”, conclut Laura Exposito del Rio.