Longtemps le documentaire de création était doté d’une définition floue. Aujourd’hui, si ce genre ne se case toujours pas facilement, il suscite néanmoins un vif intérêt des spectateurs. Raymond Depardon, Michael Moore, François Ruffin, Agnès Varda… peu importe le chemin que vous suivez, voici un article qui vous explique comment financer un documentaire.
Si le cinéma est un art, le célèbre « 7ème » art, il est aussi une industrie. Pour être diffusé, le documentaire, ce bien de contenu culturel, doit être produit et commercialisé. À cet égard, le film (et donc le documentaire) est un bien protégé et si il coûte cher à réaliser et à produire, il ne l’est pas à reproduire et très peu à diffuser. Il faut savoir aussi que la France est de loin le pays le plus concerné par des coproductions avec la Belgique. En effet, du fait de leurs proximités géographique, linguistique et culturelle, les pays ont signé un accord de coproduction dans les années 1970. À noter que La Belgique est un territoire particulièrement propice à la production cinématographique du fait de son système de tax shelter. Elle a donc attiré beaucoup de tournages. C’est pourquoi la France a récemment réformé son propre système de financement et mis en place un dispositif d’incitation fiscale pour stimuler l’investissement dans le secteur de la production cinématographique et inciter les producteurs à tourner sur son territoire.
Financer son documentaire : quelles solutions ?
Centre national du cinéma, fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle, financement participatif, aide d’un diffuseur… Découvrez toutes les solutions de financement pour réaliser votre documentaire.
Les aides du CNC
La production de films documentaire passe souvent par le Centre national du cinéma et de l’image animée. En effet, plus de la moitié des aides du CNC attribuées aux œuvres audiovisuelles sont des aides à la création cinématographique documentaire. Principalement, le CNC a un rôle de médiation et de régulateur du secteur mais il est aussi chargé d’apporter un soutien financier à l’économie du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia. À ce titre, le CNC gère le fonds de soutien audiovisuel.
Pour savoir comment financer un documentaire, rendez-vous donc sur la page dédiée du site du CNC pour vérifier vos critères d’éligibilité.
Le CNC contrôle et répartit les recettes aux bénéficiaires via des :
- Aides sélectives du CNC dont l’avance sur recettes avant ou après réalisation.
- Aides automatiques attribuées aux sociétés de production. Ce soutien généré par la production cinématographique est calculé au prorata du nombre d’entrées du film en salles de cinéma, du montant des ventes de droits de diffusion sur les chaînes de télévision et du chiffre d’affaires engendré par son édition sur support vidéo physique
Le fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle, (ex- Cosip depuis 2015)
L’objectif du fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle pour le documentaire de création est d’accompagner les auteurs et les producteurs d’œuvres cinématographiques et télévisuelles qui nécessitent un travail d’écriture laborieux, ou un processus de développement important. Il faut en tous les cas que l’auteur ou le producteur fasse preuve de créativité et d’originalité dans son approche. Cette dernière doit être inédite en comparaison avec les programmes audiovisuels existants.
Ce fond permet :
- Les aides à l’écriture. L’aide à l’écriture, d’un montant fixe de 7 500 €, est destinée aux auteurs dont le travail d’écriture est déjà accompli. L’aide permet d’aller au-delà de l’écriture du projet.
- Les aides au développement. D’un montant de 13 000 €, ce soutient concerne les sociétés de production car il s’agit de soutenir le développement d’un projet déjà écrit. Cette aide peut permettre les repérages, les essais techniques, l’écriture du scénario et la recherche de partenaires financiers.
- Les aides au développement renforcé. En moyenne, cette aide s’élève à 50 000 €, un auteur comme une société de production peut la demander. L’aide renforcée permet le financement d’un tournage mais peut aussi être utilisée pour le pré-montage. Il s’agit ici d’accompagner les projets inédits qui font preuve d’une créativité forte, au-delà de l’écriture du scénario.
L’ensemble des aides accordées par le Fonds de soutien audiovisuel ne peut pas dépasser 40% du coût définitif de l’œuvre (ou de la part française en cas de coproduction internationale). Le montant total des aides accordées par l’État, l’un de ses établissements et les collectivités locales ne peut quant à lui excéder les 50% du coût définitif. Votre demande de financement passe donc par aussi par d’autres organes que le CNC.
L’aide d’un diffuseur pour compléter le financement de votre documentaire
Pour bénéficier de son aide, le CNC vous demande de remplir un dossier type, à télécharger sur son site, et de l’envoyer un mois avant la fin du tournage de votre documentaire. Notez cependant que le fonds de soutien audiovisuel n’interviendra que pour les œuvres qui « font l’objet d’une participation financière sous forme de préachat des droits de diffusion, d’un apport en coproduction, explicitée par un contrat, d’un ou plusieurs diffuseurs français (éditeurs établis en France d’un service national ou local autorisé ou titulaire d’une convention CSA, diffusé par voie hertzienne ou par d’autres réseaux : câble, satellite, ADSL, etc.) et/ou d’un ou plusieurs SMAD. »
Le financement participatif pour votre documentaire
Enfin, il vous est aussi possible de passer par le financement participatif comme l’ont fait par exemple Cyril Dion et Mélanie Laurent pour Demain, le film (près de 445 000 euros récoltés). De plus en plus d’œuvres audiovisuelles font appel au crowdfunding.
Dans la construction d’un film, toutes les aides sont les bienvenues. Le financement participatif peut par exemple vous aider à vous lancer avant de présenter votre projet. Outre le CNC, il existe donc des alternatives privées. Le financement participatif n’est en effet pas la seule solution. Vous pouvez vous tourner vers un diffuseur ou des organismes tels que les Sofica, les fonds alternatifs des banques, les fondations, etc.