Animés par les valeurs du made in France, de la transparence et de l’écoresponsabilité, trois jeunes Normands se lançaient en 2014 dans la fabrication de jeans pour homme, après une campagne de crowdfunding. Aujourd’hui, leur gamme de vêtements et accessoires s’est étendue. À l’été 2017, la marque s’est même exportée par voilier outre-Atlantique.
Rencontre avec Olivier Lebas, cofondateur de l’Atelier de la Venise Normande.
À la recherche d’un projet pratique, en parallèle de leurs études, l’idée de cette marque a directement été inspirée aux fondateurs par leur ville d’origine « Pont-Audemer », surnommée la Venise Normande.“C’était à l’époque où le Slip français se lançait, où Montebourg faisait des couvertures sur le made in France…” débute Olivier Lebas, cofondateur.
“Nous avons contacté une usine proche de Caen pour savoir s’ils pouvaient nous faire des jeans et… ils ont dit oui !” Pour concrétiser ce projet, les étudiants lancent alors, en octobre 2014, leur campagne de crowdfunding : “ Notre objectif était de 8 000 euros, pour la fabrication de 100 jeans, car l’usine nous demandait un minimum de production. Finalement, nous avons collecté 25 000 € ! La collecte a été clé dans le lancement de l’entreprise. 100 % de notre financement de départ est venu de KisskissBanBank – nous avions uniquement avancé 1 000 pour la location de matériel vidéo, déposer le nom…” Atteignant 322 % de leur objectif, les vingtenaires ont ainsi pu utiliser les dons supplémentaires pour développer leur propre site d’e-commerce !
Jeunesse, made in France et crowdfunding
“À l’époque, les médias étaient très friands du crowdfunding. Il y avait des articles toutes les semaines. Nous rassemblions trois notions qui ont été clés, je pense, pour attirer leur attention : l’aspect crowdfunding, made in France et notre jeune âge. Nous avions 20 ans à l’époque”, souligne Olivier Lebas. Sans qu’ils aient besoin d’envoyer de communiqué de presse, deux journaux locaux ont tout d’abord fait paraître des articles sur leur projet. “Puis, Ouest-France a commencé à s’intéresser à nous et finalement… nous avons fait France 3 et le 20h de TF1 !”, explique-t-il. “Ces relais presse nous ont beaucoup aidés. Pour intéresser les médias, je dirais qu’il faut pouvoir réunir dans son projet des points de tendance”, conseille le jeune homme.
Une ligne de production relancée en Normandie
En plus de lancer leur marque, ces entrepreneurs ont aussi permis à une usine normande de relancer sa ligne de production. “Notre principale usine, située en Basse-Normandie, avait délocalisé sa confection textile au Maghreb dans les années 90. Notre collecte sur KissKissBankBank a permis de redémarrer leur activité en 2014. Au départ, il n’y avait que quelques personnes qui y travaillaient. Maintenant ils sont une quinzaine et ont d’autres clients. Aujourd’hui, nous continuons cependant à représenter une part conséquente de leur ligne de production” se réjouit Olivier Lebas. La marque travaille également avec deux usines en Haute-Normandie spécialisées dans la maroquinerie et avec une manufacture des Deux-Sèvres, pour la confection de leurs chemises. Depuis son lancement, la marque propose de plus en plus de produits : chemises, t-shirts, portefeuilles, ceintures… et ne compte pas s’arrêter là ! Si aucune collection pour femme n’est prévue pour le moment, l’A-V-N compte bien étendre sa gamme homme de A à Z.
Des jeans envoyés par voilier en Amérique du Nord
Cet été, les jeans made in Normandie se sont exportés pour la première fois outre-Atlantique, grâce à un moyen de transport garanti sans empreinte carbone. Le pays du jeans n’a qu’à bien se tenir ;-). “Nous avons fait partir une centaine de pièces par voilier, avec la maison de négoce Port Franc, en Amérique du Nord”, explique-t-il. La traversée dure ainsi une cinquantaine de jours. Depuis leur création, les entrepreneurs restent attachés à une transparence accrue et à une écoresponsabilité dans tous leurs actes d’achat. “Notre marque est vendue dans des magasins sélectionnés par leur soin, principalement à Montréal”, ajoute-t-il.
Un magasin signé Atelier de la Venise Normande ?
Et pourquoi pas bientôt leur propre boutique ? « Toute notre image de marque tourne autour de la ville d’où nous venons : Pont-Audemer. Nous aimerions bien y ouvrir un magasin« , explique l’entrepreneur. « Nous songeons à peut-être refaire un crowdfunding pour lancer ce lieu physique. C’est un gros projet et une campagne représente aussi beaucoup de travail : un projet dans le projet », souligne-t-il cependant. « Quand nous nous sommes lancés, nous ne connaissions rien à la mode. Gérer un commerce, c’est encore un autre métier ! », termine, avec justesse, Olivier Lebas.
En attendant, où retrouvez les vêtements et accessoires de la marque😍 ?
Vous pouvez retrouver l’Atelier de la Venise Normande en e-boutique, dans une dizaine de boutiques en France et en Europe, ainsi qu’en Amérique du Nord depuis 2017.
[…] des professions virtuelles et veulent revenir à des métiers plus concrets. L’avènement du made in France a également reboosté l’artisanat français”, relate Olivier […]